Entreprises, salons professionnels, écoles et universités : créativité et innovation sont mis à l’honneur dans les entreprises mais aussi dans la politique ou les organisations sociales. Créativité et innovation sont même devenues une sorte de « mantra » : aujourd’hui, il faut-être créatif, original, imaginatif voire disruptif ! Il est vrai que dans les entreprises, la créativité est un facteur clé de réussite : elle est une source d’innovation et permet d’améliorer la qualité de l’offre tout en affirmant sa singularité.
Toute la difficulté, au-delà des discours incantatoires, est de favoriser cette créativité. Certaines entreprises ont multiplié les initiatives en proposant des outils de travail collaboratifs, en créant des espaces d’échanges informels ou même en intégrant le client dans la boucle. Il n’en demeure pas moins qu’il existe deux écueils importants… Le premier ? Sans doute tient-il au culte de la performance bien souvent présent dans nos entreprises. Être performant ne favorise pas le droit à l’erreur qui est pourtant le corollaire de la créativité. Comme l’a très bien dit Marc Simoncini le fondateur de Meetic « il n’y a pas un entrepreneur ayant réussi qui ne se trouve dans le fichier des faillites de la Banque de France ! ». Sans échec, pas d’innovation… la créativité c’est l’école de la « loose » !
Il y a d’abord une question de conviction personnelle… et comme toujours, la pensée sociale chrétienne est une clé que l’on devrait méditer davantage Partout, dans la Bible et dans l’Evangile, ce point nous est rappelé : l’homme, créé à l’image de Dieu est lui-même un créateur ! Il a, dans sa personne, cette capacité à être cet « imitateur de Dieu » comme le dit saint Paul qui le pousse à transformer, modeler, aménager le monde qui l’entoure. L’homme, devant la création cherche à découvrir l’ordre, le sens et à l’améliorer non pas à partir de rien mais pour faire plus et mieux à partir de ce qui existe déjà. Il créé également pour élargir ses horizons en inventant des choses nouvelles
Cette lecture théologique nous affirme que créativité et innovation sont dans la nature de l’homme. L’homme est un co-créateur ! Lorsque l’on est dirigeant ou chef d’entreprise, il faut se persuader que la part de création dans le travail n’est pas une option mais une nécessité. Toute personne a le désir d’aménager le monde qu’on lui a confié, d’y ajouter un ordre nouveau, de mettre la nature à son service pour répondre à ses besoins… L’œuvre réalisée dira toujours quelque chose de l’ouvrier et que l’ouvrier se révèle dans son œuvre.
Créer, c’est incarner, c’est donner corps à sa vision… dans la douleur…. Car la matière résiste à l’esprit et que l’homme prend ainsi la mesure de la distance entre ce qu’il veut et ce qu’il peut. C’est un combat ! Et faute de livrer ce combat, l’homme s’étiole. Cette approche est plutôt éloignée de la vision strictement utilitariste de la création car l’homme veut se réaliser dans ce combat et dans le don de soi qu’implique la création. Il faut donc reconnaître ce besoin que chaque homme a en lui et qui contribue à son épanouissement. C’est une condition de motivation, d’efficacité. Favorisons ainsi la liberté d’initiative…
La norme est un frein à la créativité. Tout le monde partage cela ! Nous sommes en permanence bombardés de règles, de procédures, d’instructions, d’algorithmes qui sont peu propices à la créativité. Sortir du cadre, qui est le propre de toute innovation, devient vite impossible et n’encourage pas à sortir des sentiers battus ! Ce qui peut même entrainer quelques « injonctions paradoxales » telles que : « il faut innover mais sans pouvoir faire telle ou telle chose et en respectant scrupuleusement telle ou telle autre » !
Si les vertus de la coopération sont globalement reconnues et désirées, le passage à une mise en place effective reste souvent à faire. Il ne s’ [...]
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