Nombreux sont ceux qui se demandent aujourd'hui comment devenir un investisseur heureux... Et si m'on commençait par se demander ce que l'investissement pouvait apporter ? Plutôt que rapporter ? Et si investir n’était pas seulement une question financière ? Don Pascal-André Dumont est prêtre et coauteur d’un livre choc qui donne ses lettres de noblesse à l’investissement. Il nous livre 5 clés pour devenir un investisseur heureux... c'est-à-dire une personne engagée qui cherche le meilleur bien qu’il puisse faire avec son argent...
La première clé pour devenir un investisseur heureux peut paraître… paradoxale. Pour l'auteur du livre préfacé par Bertrand Badré, « la première clé pour devenir un investisseur heureux est de sortir de la seule recherche de rentabilité. Ce qui passe par se demander ce que l’investissement peut apporter à la société plutôt que ce qu’il peut rapporter. Ce raisonnement est essentiel pour réaliser pleinement son rôle d’investisseur et en être heureux. » Cette démarche à contre-courant est un véritable point de passage pour changer son comportement vis-à-vis de la finance. La question « Qu’est-ce que ça apporte plutôt que qu’est-ce que ça rapporte ? » rejoint la finalité de l’investissement : quelle bonne action mon argent peut-il produire ? Pour être joyeux, il faut choisir le bien et le vivre !
La seule perspective du profit a pour conséquence de se soucier peu des intermédiaires ou des bénéficiaires. « Le destinataire de l’activité financière elle-même est la personne humaine. Ce constat exige de l’investisseur heureux qu’il ait le sens de la relation humaine comme de la relation de confiance dans sa démarche d’investir. Qui dit relations, dit engagement humain ! L’investisseur sera d’autant plus joyeux que son humanité sera également investie. C’est le déploiement de ses qualités humaines au service du projet qui l’amènera à s’enrichir personnellement, à se bonifier. » explique Don Pascal-André pour qui un cercle vertueux se met en place : quand on devient meilleur, on devient plus heureux !
Celui qui investit doit faire du lien avec l’objet de son placement, se rappelant que la finance est un service pour le bon fonctionnement et le développement de la vie économique. Don Pascal-André Dumont propose de s’interroger : « Quelle est l’utilité de ce qui est financé ? Quel est l’intérêt du produit ? Quel bien cet investissement peut-il produire ? Car un frein important au bien commun la finance hors-sol… La question du « pourquoi » j’investis peut trouver une réponse dans la raison d’être de l’entreprise qui est l’objet de l’investissement. »
Lorsqu’il n’y a pas d’éthique, la personne qui investit s’expose à 3 dangers : le court-termisme, la prise de risques inconsidérés et la délinquance financière. « La recherche du profit immédiat ne peut servir les véritables enjeux de société qui ne s’envisagent que sur le long terme. La spéculation financière tient parfois davantage à un jeu de hasard qu’à une réflexion globale et murie. Bien des crises financières ont pour racine des prises de risques inconsidérés… La quatrième clé pour devenir un investisseur heureux consiste donc à avoir une éthique, et à s’y tenir ! » Un autre écueil serait de confondre éthique et déontologie qui sont deux choses bien distinctes. « La déontologie est un code propre à une profession. La déontologie donne les règles mais ne donne pas la destination alors que l’éthique se préoccupe à la fois du comment mais aussi de la finalité : où va-t-on ?
Certains placements peuvent s’apparenter davantage à des paris ou à des jeux de hasard… Pourtant, investir est un travail à part entière. Et comme tout travail, il revêt une dimension personnelle. L’investisseur met de lui-même et teinte son travail de sa propre personnalité. « Un des critères qui montre qu’on vit bien son métier d’investisseur est qu’on se bonifie et on se développe positivement. Un autre critère pour l’investisseur heureux est qu’il a le sentiment de répondre à un appel, à quelque chose qui le dépasse plutôt qu’à quelque chose qui vient de lui.
Certains comme don Pascal-André Dumont vont même jusqu’à parler de la vocation de l’investisseur, considérant que tout travail devrait reposer sur une vocation. « Vivre son investissement comme une vocation singulière et personnelle, et aller à contre-courant en faisant preuve d’audace et d’endurance… Parfois il faut accepter de souffrir un peu. » Mais alors, l’investisseur heureux doit-il tout faire lui-même ? « S’il n’y connaît rien aux outils financiers, il délègue avec responsabilité à un tiers. Et c’est dans le choix de cette délégation qu’il va exercer sa responsabilité. Même le plus petit épargnant qui délègue peut vivre sa vocation d’investisseur propriétaire. Sa responsabilité est que l’argent qu’il met de côté puisse rendre service. »
« Si l’on définit aimer par vouloir le bien d’autrui et y contribuer, l’investisseur heureux peut assurément faire de cet engagement financier un acte d’amour. » explique don Pascal-André Dumont qui parle même de « charité financière » et fait une analogie avec l’amour d’un couple : « l’amour entre deux époux, ça leur fait du bien mutuellement mais aussi ça ouvre à une fécondité qui les dépasse, dans la vie : fécondité dans l’investissement fait dans cet esprit-là. L’acte d’investir posé avec amour, avec volonté de faire le bien, peut naître une forme de fécondité, et rendre le placement d’autant plus fructueux. »
Pour aller plus loin, l'ouvrage "La vocation de l'investisseur" aux éditions Salvator, 2022.
Si les vertus de la coopération sont globalement reconnues et désirées, le passage à une mise en place effective reste souvent à faire. Il ne s’ [...]
Directeur régional pour la Suisse romande de l’entreprise 4B AG, spécialiste de la conception de fenêtres et de façades, Frédéric Figuet dirige [...]