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Spiritualité

Spiritualité

C’est au cœur du monde que nous avons à vivre la spiritualité de notre foi chrétienne. C’est dans le concret de notre vie familiale, professionnelle, sociale, que nous avons à devenir des personnes pour Dieu, des personnes pour les autres. Pour le chrétien, il n’y a pas des réalités profanes d’un côté et des réalités saintes de l’autre. « Il semblait jadis n’y avoir que deux attitudes géométriquement possibles pour l’homme : aimer le ciel ou aimer la terre. Voici que, dans l’espace nouveau, une troisième se découvre : aimer le ciel à travers la terre. » écrivait le père Theilhard de Chardin.

Au cœur de leur action quotidienne, les entrepreneurs et dirigeants chrétiens sont invités à garder une âme de contemplatif.

Sans doute, nous ne sommes pas des contemplatifs au sens strict du mot. Nous ne sommes pas des moines. C’est à chacun d’entre nous pourtant que s’adresse le mot de saint Augustin : « Personne ne doit être tellement perdu dans la contemplation qu’il ne pense plus à l’utilité de son prochain, ni tellement actif qu’il ne cherche plus la contemplation de Dieu. » Autrement dit, il n’y a pas opposition entre action et contemplation mais une complémentarité nécessaire. La spiritualité du chrétien inséré dans le monde est tournée vers l’action, prépare l’action, et son action nourrit sa prière, prolonge sa prière. Il y a comme un mouvement circulaire, incessant, de l’une vers l’autre. « Devenir des contemplatifs dans l’action », voilà un programme qui suppose de découvrir dans le monde la présence et le travail de Dieu, de respecter en tout homme l’image même de Dieu et enfin de collaborer au travail de l’Esprit dans le monde.

La spiritualité du chrétien consiste à vivre au coeur du monde…

Ce mot « monde » désigne à la fois le cadre de notre vie habituelle, mais aussi une façon de vivre contraire à l’Évangile. On dit : le monde patronal, le monde ouvrier ; on parle également, en termes péjoratifs, de l’esprit du monde, l’esprit mondain. Le même mot en effet dans l’évangile de Jean a un double sens, quelque peu contradictoire. Il désigne d’une part l’ensemble de l’humanité. C’est ainsi que Jean nous dit : « Dieu a tellement aimé le monde qu’Il a donné son Fils, pour que le monde soit sauvé par Lui. » (Jn 3, 16)

…sans en être.

Le monde désigne par ailleurs tout ce qui s’oppose à Dieu, l’homme dans son refus de Dieu, l’homme devenu esclave de ces idoles que peuvent devenir l’argent, la sexualité, le pouvoir. Jean écrit : « N’aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. » (1 Jn 2, 15) La spiritualité incarnée du chrétien reproduit cette tension entre « ne pas être du monde et vivre au cœur du monde », aimer le monde-humanité et se garder de l’esprit du monde. Parlant de ses apôtres, Jésus dit : « Ils ne sont pas du monde » mais « ils sont dans le monde ». Jésus les envoie dans le monde comme lui-même y a été envoyé par le Père. Il demande alors à son Père non pas de les retirer du monde, mais de les garder du mal.

Le blog rse-bien-commun.fr repose sur une « spiritualité de l’action » nourrie de la pensée sociale chrétienne

Comment faire le lien entre la vie professionnelle, les responsabilités sociales, civiques, éducatives et familiales et la vie de foi ? Comment agir et vivre une spiritualité chrétienne au cœur du monde ? « La vocation propre du laïc, déclare Vatican II, consiste à chercher le règne de Dieu à travers la gérance des choses temporelles. Les laïcs sont appelés par Dieu pour travailler comme du dedans à la sanctification du monde, à la façon d’un ferment, en exerçant leurs propres charges sous la conduite de l’Esprit Saint et pour manifester le Christ aux autres avant tout par le témoignage de leur vie. » Une spiritualité incarnée ne consiste ni à s’évader du monde, ni à s’y enliser.

Entrepreneurs et dirigeants ne sont pas des moines !

C’est à chacun d’entre nous pourtant que s’adresse le mot de saint Augustin : « Personne ne doit être tellement perdu dans la contemplation qu’il ne pense plus à l’utilité de son prochain, ni tellement actif qu’il ne cherche plus la contemplation de Dieu. » Autrement dit, une vie chrétienne n’oppose pas action et contemplation mais recherchera une complémentarité nécessaire. La spiritualité du chrétien inséré dans le monde est tournée vers l’action, prépare l’action, et son action nourrit sa prière, prolonge sa prière. « Devenir des contemplatifs dans l’action », voilà une spiritualité qui suppose de découvrir dans le monde la présence et le travail de Dieu. Et ainsi de respecter en tout homme l’image même de Dieu et enfin de collaborer au travail de l’Esprit dans le monde.